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[ENQUÊTE PARLEMENTAIRE] DYSFONCTIONNEMENTS DES FÉDÉRATIONS : LE MÉPRIS CONFONDANT DES DIRIGEANTS DU SPORT FRANÇAIS


La commission d'enquête sur les dysfonctionnements des fédérations en a fini avec la phase des auditions, le 23 novembre. Avant le rendu de son rapport le 19 décembre, 20 minutes fait un retour en trois parties sur ce qu'il s'est dit lors des 90 entretiens menés et les pistes d'amélioration envisageables.

► 1ère partie : Dysfonctionnements des fédérations : Le mépris confondant des dirigeants du sport français

La commission d'enquête sur les dysfonctionnements dans les fédérations a vu passer tous les principaux dirigeants du monde sportif, dont la grande majorité n'a paru que peu concernée malgré la gravité des enjeux.


• La commission d'enquête sur les dysfonctionnements des fédérations en a fini avec la phase des auditions, le 23 novembre. Au total, elle aura entendu 90 témoins pour tenter de comprendre pourquoi tant d'instances ont été confrontées à des scandales ces dernières années.

• Les parlementaires ont notamment vu passer tous les principaux dirigeants du sport français pour évoquer les affaires de violences sexuelles, les problèmes de racisme et d'homophobie et de gestion financière.

• Ils n'ont pu que constater à quel point le mal était profond, dans un milieu qui cultive l'entre-soi et ne prend toujours pas la mesure des enjeux, notamment en matière de lutte contre les violences sexuelles.


Si vous voulez garder foi en la gouvernance du sport français, on vous déconseille fortement de vous plonger dans les travaux de la commission d'enquête parlementaire sur les dysfonctionnements des fédérations. En quatre mois et 90 auditions, ce groupe de travail mené par Béatrice Bellamy (députée de Vendée, groupe Horizons) a entendu ce qui se fait de mieux en matière d'influence et de pouvoir, du patron de la haute performance à l'Agence nationale du sport Claude Onesta à Noël Le Graët (FFF), de l'actuelle ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera à Bernard Laporte (FFR). Entre omissions, dénis de réalité, approximations, voire soupçons de mensonges, les parlementaires ne s'attendaient certainement pas à se voir opposer autant de résistances de l'intérieur.
Témoignages choc

A l'origine, l'Assemblée nationale avait décidé la création de cette commission à la suite des affaires Le Graët et Laporte, poussés à la démission après des scandales très différents mais qui faisaient affleurer de profondes anomalies dans la manière dont étaient gérées les fédérations de football et de rugby. Personne n'avait oublié non plus le triste épisode Gailhaguet début 2020, dans la foulée des révélations de Sarah Abitbol sur les violences sexuelles subies pendant sa carrière de patineuse. Mais que se passait-il donc dans le sport français pour que de tels scandales éclatent les uns après les autres ? La commission d'enquête a choisi de ratisser large, et d'attaquer les problèmes sous trois angles : les violences physiques, sexuelles et psychologiques ; les discriminations sexuelles et raciales ; la gestion financière – mais pas « l'islamisation de certains clubs de sport », ce qui a conduit les élus RN à claquer la porte en septembre.

Impossible d'évoquer toutes les auditions, évidemment, mais certaines ont été particulièrement marquantes. Celles de victimes, comme Claire Palou et Emma Oudiou (athlétisme), ou Angélique Cauchy (tennis), ont ébranlé les élus, qui « ne mesuraient pas le niveau d'horreurs commises ni la souffrance », ainsi que l'a reconnu l'un des vice-présidents, Stéphane Buchou, dans L'Equipe. Les témoignages des dirigeants de toutes les associations de lutte contre les violences sur mineurs (L'Enfant bleu, La Voix de l'enfant, Les Papillons, Colosse aux pieds d'argile) ont achevé de les plonger dans ce bain glaçant.

Dialogue de sourds
Mais le pire, peut-être, a été le dialogue de sourds qui s'est régulièrement installé entre une commission en quête de réponses à des questions a priori simples (étiez-vous au courant ? Qu'avez-vous mis en place pour lutter contre ces violences ? Quel était le circuit de prise en charge au sein de votre fédération quand une affaire de violence ou de racisme vous était remontée ?) et des dirigeants incapables de les apporter alors qu'ils étaient, ou sont toujours, au plus haut niveau de responsabilités. On ne compte plus les contradictions dans lesquelles se sont empêtrés ces derniers, en plus parfois de la méconnaissance des outils à leur disposition.

Citons par exemple le président de la fédération d'athlétisme André Giraud, qui a qualifié de « fantaisistes voire complotistes » les accusations d'Emma Oudiou contre la négligence de la FFA, sans être capable dans la foulée de dire combien de temps l'entraîneur mis en cause avait été suspendu. Entendu une seconde fois en novembre, il a dit découvrir qu'il était habilité à déclencher l'article 40 (qui permet de saisir la justice si l'on a connaissance d'un crime ou d'un délit) et que la FFA avait la possibilité de se porter partie civile pour soutenir une victime présumée.

Son prédécesseur Bernard Amsalem s'est lui vanté de la mise en place de la première commission d'éthique et de déontologie du sport français, dès 2006, en reconnaissant quelques minutes après face aux demandes de précisions sur des cas précis n'avoir « suivi aucun dossier » ni « jamais eu d'informations » concernant des faits de violences sexuelles pendant ses 16 années à la tête de l'instance.

Oudéa-Castera déconcertée
Le 26 octobre, le patron de la fédération de gymnastique James Blateau, gêné par les questions sur un entraîneur toujours en poste à Rouen malgré les dénonciations de maltraitances de la part de six anciennes internationales, bottait en touche en arguant son impuissance. « On n'a pas de prise sur son emploi […], on n'est rien du tout dans ça », disait-il. « Inacceptable », a répondu, un brin décontenancée, sa ministre de tutelle Amélie Oudéa-Castera lorsqu'elle a elle-même été auditionnée mi-novembre. « Au contraire, les fédérations ont un pouvoir disciplinaire étendu. Elles ont la capacité de sanctionner l'ensemble de leurs licenciés, qu'ils soient recrutés par les clubs ou par d'autres organismes affiliés », a-t-elle rappelé avec vigueur. Avant de porter le coup de grâce : « Les fédérations ont toute la panoplie d'armes qui leur permettent de prendre leurs responsabilités. » Apparemment, l'info n'a pas bien circulé.

Nadir Allouache a quant à lui nié en bloc les graves accusations pesant sur sa fédération de kickboxing, dont une affaire de chantage sexuel – « jamais de la vie », « c'est faux », « c'est un tissu de mensonges » –, mais s'est montré dans le même temps bien embêté au moment d'apporter des réponses concrètes sur des faits précis avancés par la commission, se contentant de renvoyer les parlementaires à des documents qu'il fournirait ultérieurement. Une technique également très prisée par Noël Le Graët, dont l'audition a consisté à entendre dire pendant une heure et demie qu'il n'était au courant de rien. Et même pas de l'existence de la cellule Signal-sport mise en place par le gouvernement en 2020, ce qui est tout de même gênant pour l'ancien patron de la plus puissante fédération de sport en France.
« Il règne dans le mouvement sportif un entre-soi »

Cette impossibilité d'obtenir des réponses a souvent agacé la présidente Béatrice Bellamy, comme son vice-président Stéphane Buchou et la rapporteure Sabrina Sebaihi, qui se sont étonnés à de nombreuses reprises de l'amnésie générale qui touche les dirigeants sportifs. Une exaspération résumée par cette question de Stéphane Buchou à Bernard Amsalem, qui a pris pour tous les autres : « Mais quel est donc le rôle d'un président de Fédération nationale ? Parce que vous n'êtes pas le premier à ne pas répondre à nos questions, à dire "voyez ça avec untel ou untel, parce que moi je ne suis pas au courant". N'avez-vous qu'un rôle de représentation ? Vivez-vous dans votre bulle, à l'écart de tous ces problèmes ? C'est très surprenant. »

Au moins ce groupe de travail aura-t-il mis au jour des dysfonctionnements que tout le monde soupçonnait, mais sans se rendre compte de l'étendue réelle des dégâts. « Il règne dans le mouvement sportif un entre-soi, une culture qui fait qu'il a du mal à se saisir des exigences sociétales, sociales, éthiques de notre époque », a exposé Marie-George Buffet le tout dernier jour des auditions. L'ancienne ministre des Sports est bien placée pour en parler, c'est elle (avec Stéphane Diagana) qui a la charge depuis mars dernier du comité d'éthique et de la vie démocratique dans le sport voulu par Amélie Oudéa-Castera. Pas une mince affaire.


► lire la 1ère partie

► lire la 2ème partie

► lire la 3ème partie




Source : www.20minutes.fr

Source : www.20minutes.fr



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